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Si officiellement l’hiver débute le 21, le mois de décembre annonce la fin de l’automne et l’arrivée du froid, de la neige, des soirées au coin du feu et des fêtes de fin d’année. Et depuis de nombreuses années, la période automnale est très souvent associée aux foires et autres salons artisanaux qui offrent la possibilité de (ré)aménager son intérieur afin de créer un environnement confortable pour affronter le froid et l’hiver. Toutefois, si l’agencement et la décoration des pièces à vivre permettent à certains de laisser libre cours à leur imagination et leurs envies, cette activité peut rapidement se transformer en véritable casse-tête pour les personnes allergiques.
En effet, les acariens, qui constituent la principale source d’allergènes perannuels et une cause importante de rhinite et d’asthme allergique1, affectionnent particulièrement les endroits douillets tels que la literie, les rideaux, les canapés et tout autre tapis ou moquette. Les dernières études estiment que 1 à 2 % de la population mondiale pourraient être sensibilisés aux acariens, ce qui équivaut à 65 à 130 millions de personnes1. Cette sensibilisation touche notamment 50 % des patients asthmatiques1.
Les acariens les plus fréquemment retrouvés dans la poussière domestique sont le Dermatophagoïdes pteronyssinus et le Dermatophagoïdes farinae1, 2. Ces deux espèces sont à l’origine des allergènes des groupes 1 et 2, considérés comme des allergènes majeurs et associés à la plus forte symptomatologie (asthme, eczéma, rhinite)1, 2.
Lors d’une étude épidémiologique longitudinale chez des enfants2, nos collègues anglais de Manchester ont retrouvé ce qui était connu depuis longtemps, à savoir que la polysensibilisation est un facteur risque d’asthme. En revanche, ce qui est nouveau, c’est l’aspect dynamique de l’acquisition des sensibilisations : par exemple, pour les acariens le développement d’IgE vis-à-vis de des allergènes du groupe 2 conduit plus fréquemment à l’asthme.
Le diagnostic d’une rhinite allergique aux acariens est difficile à établir avec l’histoire clinique et les IgE. Les cliniciens se trompent jusqu’à 3 fois sur 10, ce qui, par conséquent, peut entrainer la mise en place d’un traitement étiologique inapproprié. Le test de provocation nasale (NPT) s’est révélé être le test le plus pertinent pour diagnostiquer la rhinite allergique aux acariens3. Cependant, la réalisation d’un NPT classique avec une rhinomanométrie est chronophage et par conséquent limitée3. Un nouveau test a donc été développé, le test de provocation nasale rapide (NPT-R), et les résultats démontrent que le NPT-R est aussi sûr et plus facile à mettre en place que le NPT3 puisqu’il n’y a pas d’échelle cutanée ni de rhinomanométrie à faire. Autre avantage non négligeable, le NPT-R est plus rapide à réaliser que le NPT (22 min ± 8 contre 97 min ± 20 respectivement)3. Cette nouvelle méthode apparaît donc comme un outil très utile dans le diagnostic d’une sensibilisation aux acariens lorsque le reste du bilan n’est pas clair ou avant d’initier une désensibilisation.
Sachant que le NPT à une cotation à la nomenclature, cet outil devrait être plus utilisé par les allergologues.
À côté de l’éviction qui peut trouver sa place surtout chez l’enfant, un nouveau traitement de désensibilisation par voie sublinguale4 chez l’adulte vient compléter l’éventail thérapeutique disponible pour la prise en charge de patients souffrant d’une rhinite ou d’un asthme allergique aux acariens.
Aline, suivie depuis l’âge de 5 ans pour un asthme très symptomatique. Les animaux domestiques sont présents depuis toujours au domicile familial.
Pr Frédéric DE BLAY Lire PlusDe nos jours, l’asthme est la maladie chronique la plus répandue chez les enfants et constitue la principale cause d’hospitalisation et d’absentéisme scolaire à travers le monde.
Pr Frédéric DE BLAY Lire PlusAnalyse statistique des conversations faites sur le Web.
Lire PlusPlace dans la stratégie de prise en charge des patients allergiques
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