Démarche diagnostique
- Hypothèse diagnostique : une kérato-conjonctivite vernale atopique est suspectée
- Des prick-tests sont réalisés avec une batterie de pneumallergènes standards.
- Les résultats sont très positifs vis-à-vis des pollens de graminées et de bouleau.
- Cette sensibilisation est cliniquement pertinente car le patient a remarqué que ses symptômes étaient plus forts à cette période.
- Un bilan biologique est également réalisé et révèle des IgE totales à 3 620 kU/L.
Prise en charge
- Un traitement à base d’anticorps anti-IgE est instauré.
- Compte tenu du dosage des IgE totales, le traitement est administré à doses maximales.
- 15 jours après l’initiation du traitement, l’état clinique du patient s’est nettement amélioré.
- Il ne présente plus aucun signe respiratoire fonctionnel.
- Un rendez-vous de suivi ophtalmologique est programmé.
Conclusion
- À l’heure actuelle, les options thérapeutiques pour la prise en charge de la KCV incluent des mesures environnementales associées à l’utilisation de médicaments topiques anti-allergiques et anti-inflammatoires3.
- De récentes études ont également montré qu’une biothérapie par anticorps anti-IgE pouvait être efficace pour la prise en charge des formes réfractaires de KCV1.
- Cette biothérapie est administrée par injections sous-cutanées toutes les 2 à 4 semaines, en fonction du poids du patient et du taux d’IgE totales1.
- Quelle que soit la stratégie thérapeutique mise en place, le traitement a pour objectifs3 :
- De contrôler les symptômes oculaires
- Et d’éviter le développement de complications cornéennes
- Il doit donc être choisi en fonction de la gravité des manifestations cliniques3.
- Des ajustements fréquents peuvent être nécessaires selon le degré de la maladie3.
- Une collaboration entre allergologues et ophtalmologues est donc essentielle afin d’offrir une prise en charge adaptée aux besoins spécifiques de chaque patient2, 3.
En pratique
La kérato-conjonctivite vernale peut être atopique et même allergique. Cela a été démontré par des tests de provocation conjonctivaux. La thérapeutique, outre les traitements symptomatiques, peut faire appel à la désensibilisation et même aux anti-IgE dans les formes rebelles à tout traitement. Bien entendu, il s’agit d’études cliniques et un traitement par anticorps anti-IgE ne peut être prescrit dans cette indication.
Références
- Doan S, et al. Omalizumab in Severe Refractory Vernal Keratoconjunctivitis in Children: Case Series and Review of the Literature. Ophthalmol Ther 2017; 6: 195–206. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5449293/
- EAACI. Global atlas of allergy. 2014 http://www.eaaci.org/GlobalAtlas/GlobalAtlasAllergy.pdf
- Sacchetti M, et al. Current and emerging treatment options for vernal keratoconjunctivitis. Exp Opin Orphan Drugs 2017; 5:4: 343-53. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/21678707.2017.1300524
- Leonardi A, et al. Ocular allergy: recognizing and diagnosing hypersensitivity disorders of the ocular surface. Allergy 2012; 67: 1327-37. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22947083